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Troubles dépressifs

En premier lieu, dans les épisodes typiques de troubles dépressifs, le sujet présente un abaissement de l’humeur, une réduction de l’énergie et une diminution de l’activité. Il existe également une altération de la capacité à éprouver du plaisir, une perte d’intérêt, une diminution de l’aptitude à se concentrer. Ces phénomènes sont aussi associés couramment à une fatigue importante, même après un effort minime.

Ensuite, on observe habituellement des troubles du sommeil, une diminution de l’appétit. Il existe presque toujours une diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi. Il y a aussi, fréquemment, des idées de culpabilité ou de dévalorisation, même dans les formes légères.

Enfin, l’humeur dépressive ne varie guère d’un jour à l’autre ou selon les circonstances; elle peut s’accompagner de symptômes dits « somatiques », par exemple:

  • d’un réveil matinal précoce (plusieurs heures avant l’heure habituelle),
  • perte d’intérêt ou de plaisir
  • aggravation matinale de la dépression,
  • ralentissement psychomoteur important,
  • agitation,
  • perte d’appétit,
  • perte de poids,
  • et enfin, d’une perte de la libido.

En conclusion, le nombre et la sévérité des symptômes permettent de déterminer trois degrés de sévérité d’un épisode dépressif : léger, moyen et sévère.

Les symptômes des troubles dépressifs 

Dans la CIM-10 (CIM = Classification Internationale des Maladies) la dépression, appelée épisode dépressif, se définit par un certain nombre de symptômes parmi les suivants:

(présents toute la journée et presque tous les jours, non influencés par les circonstances et durant au moins deux semaines):

Humeur dépressive, tristesse.

Perte d’intérêt / symptômes majeurs.

Fatigue ou perte d’énergie.

Trouble de l’appétit (avec perte ou prise de poids).

Troubles du sommeil (perte ou augmentation).

Ralentissement ou agitation psychomotrice.

Sentiment d’infériorité, perte de l’estime de soi.

Sentiment de culpabilité inappropriée.

Difficultés de concentration.

Idées noires, pensées de mort, comportement suicidaire.

La CIM-10 classe les épisodes dépressifs selon la durée, la sévérité et la nature des symptômes. Plus il y a de symptômes et plus ils sont intenses, plus la dépression est sévère et plus les conséquences sont importantes.

Episode dépressif léger

Il comprend au moins 2 des 3 symptômes suivants, présents pratiquement toute la journée et presque tous les jours:

(non influencés par les circonstances et durant au moins deux semaines):

  Humeur dépressive à un degré nettement anormal pour la personne.

  Perte de l’intérêt et du plaisir pour des activités habituellement agréables.

  Réduction de l’énergie ou augmentation de la fatigabilité.

A cela s’ajoutent au moins un ou deux des symptômes listés ci-dessus (donc en tout, un minimum de 4 symptômes pour atteindre le niveau du diagnostic).

Aucun des symptômes n’est sévère. Ce type d’épisode peut s’accompagner de détresse et de difficultés pour mener à bien les activités sociales et professionnelles.

Episode dépressif moyen

Il comprend au moins 6 symptômes dépressifs listés ci-dessus. En général plusieurs de ces symptômes ont une intensité sévère et la personne a des difficultés importantes pour mener à bien ses activités professionnelles, sociales ou familiales.

Episode dépressif sévère

Il comprend au moins 8 symptômes dépressifs. La personne est le plus souvent incapable de poursuivre l’ensemble de ses activités habituelles. Il peut être associé ou non à des symptômes psychotiques, notamment:

– idées délirantes d’indignité, de maladie physique ou de désastre imminent,

– hallucinations auditives de dérision ou de condamnation,

– au maximum une stupeur dépressive.

Les caractéristiques psychotiques augmentent le risque suicidaire et le risque de récidives dépressives.

Troubles dépressifs récurrents

Tout d’abord, on parle de troubles dépressifs récurrents lorsque plusieurs épisodes dépressifs surviennent en l’absence d’épisodes distincts d’excitation.

Chaque épisode a une durée moyenne d’environ six mois à un an.

Si la dépression est traitée, l’épisode est plus court. Il évolue vers la disparition de l’ensemble des symptômes ou la persistance de quelques symptômes résiduels, indices d’une évolution générale moins favorable. Le risque de rechute (recrudescence symptomatique lors d’un même épisode) et de récidive dépressive (survenue d’un nouvel épisode) est important.

Cependant, au fil des récidives les événements pouvant déclencher des épisodes sont souvent mineurs, la réactivité thérapeutique est moindre et la persistance de symptômes résiduels de plus en plus fréquente.

Episodes depressifs persistants (plus de 2 ans) :

La cyclothymie comprend des périodes de dépression et d’excitation légères en alternance.

Par conséquent, chez de très nombreuses personnes ces variations de l’humeur restent méconnues. Elles restent limitées à des variations périodiques d’activité, de confiance en soi, de sociabilité ou des intérêts.

La dysthimie est une dépression mineure chronique. Les personnes sont la plupart du temps tristes, moroses, manquent d’enthousiasme et d’énergie, se sentent au bout du rouleau et ont peu d’espoir d’amélioration.

La dépression post-partum :

Elle survient quelques semaines après un accouchement (au maximum six mois).

En premier lieu, elle se caractérise par des craintes de mal s’occuper de son enfant, des projets de suicide impliquant mère, enfant, voire les autres enfants de la fratrie.

Les formes les plus graves surviennent juste après l’accouchement.

Enfin, la dépression du post-partum est différente de la psychose puérale (état délirant aigu qui survient dans le premier mois qui suit l’accouchement). Elle est également différente du post-partum blues. Ce blues survient au 3ème jour après l’accouchement : humeur désagréable, anxiété, irritabilité, tristesse, hypersensibilité aux critiques. Ou encore craintes pour la santé de l’enfant et doutes sur sa propre capacité à pouvoir élever un enfant).

Dépressions révélatrices d’une affection d’une autre nature

Les troubles dépressifs peuvent être révélateurs d’affections d’une autre nature. Elles sont très nombreuses.

Voici une brève liste non exhaustive :

Tout d’abord, la maladie de Parkinson.

Ensuite, les affections dégénératives ou tumorales du système nerveux.

Puis l’affection endocrinienne (notamment hypothyroïdienne), les troubles du métabolisme calcique, hypoparathyroïdies.

Enfin: maladie infectieuse, maladie chronique douloureuse et invalidante, certaines chimiothérapies etc…

Depression et psychothérapie :

Tout d’abord une définition: une psychothérapie est un traitement dont le but est le soin et/ ou la guérison par des moyens psychologiques.

Elle s’effectue par des entretiens réguliers avec un psychothérapeute, individuels ou en groupe.

En conclusion, la durée du traitement varie de quelques mois à plusieurs années. Elle peut être pratiquée seule ou associée à d’autres thérapeutiques (ex : prescription de médicaments). Il existe différentes formes de psychothérapies dont peuvent bénéficier les personnes atteintes de troubles dépressifs.

Bibliographie:

Cungi, C (1999). « faire face à la dépression ». Retz

Mirabel – Sarron, C (2002). « la dépression, comment en sortir ». Odile Jacob

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