Psy Paris 16

Les grandes familles de psychothérapie

En France, plus de 8 % des plus de 15 ans suivent ou ont suivi une psychothérapie. Il existe à ce jour plus de 400 types de psychothérapies. Mais leur multiplicité peut être ramenée à quelques « familles ». Panorama.

 

Les thérapies familiales

 

Elles renvoient à des inspirations théoriques diverses, psychanalytiques, cognitivo-comportementales ou systémiques et reposent sur le repérage des influences de chaque membre de la famille sur l’autre et sur l’ensemble du groupe familial. L’action du thérapeute ne porte donc pas sur le sujet isolé mais sur les dysfonctionnements de son système familial.

 

Les thérapies de groupe

Les groupes thérapeutiques ont connu un essor considérable à partir des années 1960, notamment par l’intermédiaire de théoriciens comme Wilfried Bion, Didier Anzieu et René Kaës. On distinguera les thérapies « de » groupe, qui mettent l’accent exclusif sur les phénomènes collectifs, dynamiques et inconscients, des thérapies « en » groupe, continuation dans un cadre groupal des thérapies individuelles. Le groupe permet à certains patients qui ont des difficultés d’élaboration dans un cadre individuel ou manquent de repères pour se situer et évaluer la gravité de leurs troubles, de trouver, par le groupe, un cadre suffisamment contenant et étayant pour tenter de ne plus vivre ses symptômes dans l’isolement, la peur, la culpabilité ou la honte.

 

Les thérapies de couple

Les consultations conjugales voient le jour aux États-Unis dans les années 1930 et sont à l’origine destinées aux jeunes mariés connaissant des difficultés liées à la fécondité. On distinguera plusieurs sous-types de thérapies de couple : celles où la psychanalyse sert de référentiel, celles issues des prises en charge familiales systémiques, où il s’agit de réfléchir sur les interactions dans le « système couple », et celles calquées sur le modèle des cothérapies de Williams Masters et Virginia Johnson, où prime le décryptage des difficultés liées à un symptôme sexuel.

L’hypnose

L’hypnothérapie contemporaine cherche à susciter le changement en encourageant la reprise de confiance et le retour à l’initiative du sujet. Elle prend ainsi appui sur une tendance de l’être humain à manifester d’autant plus d’initiative, d’audace et d’indépendance qu’il dispose d’un environnement favorable et sécurisant.

 

La psychanalyse et les thérapies psychanalytiques

Il existe aujourd’hui de très nombreux courants psychanalytiques, se réclamant de Sigmund Freud, de Carl G. Jung, de Melanie Klein, de Donald W. Winnicott ou de Jacques Lacan. Ces courants se sont différenciés les uns des autres, tant par leurs théoriciens que par leurs modalités pratiques. Leur travail thérapeutique a toutefois pour règles communes de s’intéresser aux processus inconscients, aux conflits issus de l’enfance et de donner un rôle central à la parole, au transfert et à l’interprétation.

 

Les thérapies psychocorporelles et émotionnelles

Bioénergie, analyse primale, psychodrame émotionnel, etc. Elles sont des dérivés de la psychanalyse et se sont développées à partir des travaux de William Reich sur les défenses corporelles. Elles reprennent l’essentiel de la démarche psychanalytique, mais en portant une attention particulière au langage du corps, à l’expression des émotions et aux symptômes de blocage musculaires et respiratoires.

 

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)

Les TCC sont des thérapies brèves, durant le plus souvent entre six mois et deux ans. Elles s’appuient sur la mise en place volontaire de nouveaux apprentissages destinés à augmenter les capacités de bien-être et d’autonomie du patient. Ces thérapies visent moins à transformer l’ensemble de la personnalité qu’à éliminer les symptômes pathologiques. Elles agissent par déconditionnement et restructuration cognitive.

Les TCC ont connu trois générations successives : une première comportementale (1950-1980), une deuxième qui correspond à la révolution cognitive (1980-1990), enfin la vague « émotionnelle » des années 1990 à nos jours, caractérisée par l’acceptation plutôt que l’évitement des pensées pénibles, et qui s’inspire aussi de techniques de méditation.

 

 

 

 

Les thérapies de la communication

Analyse transactionnelle, Gestalt-thérapie, thérapies systémiques, etc. Elles cherchent à agir essentiellement sur la façon dont nous entrons en relation avec les autres, sur les difficultés de communication et sur les jeux pathologiques qui entravent nos interactions avec autrui.

 

Les thérapies humanistes

Pour ces approches thérapeutiques, une source essentielle des troubles psychologiques repose sur le manque de sens que l’on donne à son existence. Plutôt que de chercher à analyser le passé, elles visent à éclairer le présent et l’avenir, en mettant notamment l’accent sur les aspirations de l’individu et son engagement (logothérapie de Viktor Frankl, thérapie existentielle d’Irvin Yalom, thérapie centrée sur le sens de Paul Wong, groupes de parole de David Spiegel).

 

L’approche centrée sur la personne (ACP)

Ces thérapies reposent sur un postulat on ne peut plus optimiste : chacun détient en soi les clés de son bien-être. L’ACP, fondée par Carl Rogers, se fonde sur trois conditions pour que chacun puisse accéder à la connaissance de soi : le patient est celui qui est le plus à même de savoir quel est le chemin à emprunter ; l’empathie du thérapeute permet de saisir le vécu émotionnel du patient et de lui transmettre cette compréhension comme un miroir ; la thérapie est une rencontre entre deux êtres, différents mais égaux.

 

Les thérapies de soutien et d’accompagnement

Elles se développent à partir des années 1980 en milieu institutionnel, mais aussi associatif pour permettre à des personnes confrontées à l’annonce d’une maladie grave ou du deuil d’un proche, de bénéficier d’un travail spécifique d’écoute et d’accompagnement. Il s’agit moins d’analyser les conflits inconscients que de pouvoir s’adapter au mieux à une réalité, si angoissante soit-elle.

 

L’EMDR

Découverte par hasard en 1987 par une doctorante américaine en psychologie, Francine Shapiro, l’eyes movement desensitization and reprocessing (EMDR) postule qu’une anxiété d’origine traumatique peut disparaître grâce à des mouvements oculaires. Au fil des ans et des chocs vécus, certaines informations traumatiques ne sont pas traitées et donc pas mémorisées. L’objectif de l’EMDR consiste à favoriser le transfert de l’information entre les cerveaux émotionnel et cognitif pour faire cesser les troubles.

 

Les thérapies en réalité virtuelle

Très inspirées par les TCC, les thérapies en réalité virtuelle sont majoritairement utilisées pour le traitement des troubles anxieux, en particulier celui des phobies. Le patient interagit avec un environnement virtuel qu’il voit sur écran ou dans lequel il se trouve immergé grâce à un visiocasque. L’objectif est de l’aider à réduire son anxiété en l’exposant à des situations anxiogènes, pour le désensibiliser à l’objet de sa phobie.

 

Source: Scienceshumaines.com